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SAISON
1
Juillet 2003…Aaaah…Les vacances…Après
ces quelques années folles passées aux bords des différents
terrains de France et d’Europe, je savoure ce mois de juillet
entièrement consacré au farniente et (on ne se refait
pas…) au beach-soccer. Avec quelques potes, on est entrain
de participer au tournoi de Barcelone, qui regroupe des dizaines
de participants. Mais c’est surtout l’occasion de découvrir
la ville catalane, mondialement réputée pour la chaleur
de ses soirées…
Enfin, là, je suis pas vraiment en train de jouer au foot
mais de récupérer d’une soirée mémorable
en boîte : cette nuit c’était le « Otto
Zutz club », une des boîtes très à la
mode de Barcelone…Heureusement que Tiago Motta a ses entrées
là-bas ! C’est lui qui nous a emmené dans cet
endroit, sinon il faut quasi un passeport diplomatique pour y entrer…Mais
bon, Tiago et moi avons gardé le contact depuis que je l’ai
coaché un an il y a quelques saisons, avec Reims, alors qu’il
n’était pas encore une superstar…
Bref, j’ai un peu mal à la tête ce matin…Enfin,
ce midi, mais je viens de me lever, et je sirote tranquillement
un cocktail sans alcool avec mes coéquipiers de beach et
de boîte devant mon hôtel, qui a l’avantage de
donner sur la mer. Les filles sont parties profiter de l’eau
à 27° de la Costa Brava, donc on est entre mecs, et que
font les mecs entre eux quand ils savent pas quoi foutre ? ? ? Ils
parlent foot, bien sûr ! Justement, dans le journal, comme
tous les jours, ça cause Barça. Paraît que Rijkaard
s’est engueulé avec la moitié des joueurs et
le staff technique lors du dernier entraînement. S’il
commence comme ça, ça va être chaud pour lui
! ! ! La discussion se lance :
« Hé, Francesco, t’en pense quoi, toi, de Barcelone
? Tu préfère eux ou le Real ? Tu les vois titiller
les galactiques cette année ?
- Bof, je sais pas trop…Je pense pas, car leur projet sportif
manque un peu de cohérence, ils se tirent tous dans les pattes…En
fait, à mon avis il leur manque deux ou trois stars européennes
avec un peu d’ancienneté, capables de tirer toute l’équipe
vers le haut. Mais bon, on sait jamais…Finalement, leur équipe
est mieux équilibrée que celle du Real. Et puis, si
Ronaldinho se met à jouer, si Saviola se décide à
devenir la superstar qu’il devrait être, ils vont avoir
une équipe de feu ! ! ! Mais bon, moi, le barça, je
les vois plus dans 2 ou 3 ans, là ils sont un peu jeunes.
- Putain, t’es super bien renseigné, tu veux piquer
la place à Rijkaard, ou quoi ?
- Naaaaaaan. Mais c’est vrai ça m’énerve
à chaque fois, les grands clubs comme ça, qui ont
de la thune et tout, et qui gâchent tout…Regarde le
Real, c’est pareil, s’ils achetaient un défenseur,
ils…
- SEÑOR FRANCESCO ? ? ?
C’est un type qui vient de crier ça en passant…
- Euh…oui…
- (en espagnol, mais je fais la traduction automatique) Je peux
avoir un autographe ? C’est pour mon fils, il est passionné
de foot…Je me rappelle, on vous avait vu à la TV quand
vous aviez joué contre le Betis Séville en Champions
League !
- OK, voilà…
Je lui signe son papier, et mes potes sont morts de rire…
- Waw, Francesco, le type a du croire que t’était espagnol
à cause de ton surnom ! ! ! En tout cas t’es une star
dans au moins une famille en Europe !
- Oh, ça va…Allez, on bouge, on doit pas visiter un
peu la ville aujourd’hui ?
Et quelques heures plus tard, nous voilà dans Barcelone…C’est
vraiment une belle ville ! A force de marcher, on se retrouve sur
la « gran via Carles III ». Et là, sur la gauche,
ça rate pas : la silhouette du Camp Nou, ou Nou Camp, comme
vous voulez, toujours aussi impressionnant avec ses 100 000 places
(98 000 mais on va pas chipoter)…
- Allez, on va voir ?
- Tu m’étonnes…
Et nous voilà partis…Pendant qu’on y est, on
va carrément visiter le stade. On arrive vers le quartier
V.I.P. Et là, qui sort en claquant la porte d’une salle
annexe ? Joan Laporta, lui-même ! ! ! Le président
du Barça s’arrête deux secondes…
- On se connaît, non ? Mon heure de frime est arrivée…
- Oui, oui, je suis un coach français, Francesco, vous m’aviez
prêté quelques joueurs…
- Ah, oui, c’est ça ! Bon, heu…Je suis pressé,
mais ça m’a fait plaisir, je…Au revoir !
Et il se barre comme une fusée, plutôt pressé
le mec ! A mon avis ça a du chier des bulles dans cette salle
!
Après notre visite du stade et de la ville, on se repose
un peu, on s’offre un petit resto, et nous voilà reparti
pour une chaude soirée ! ! ! Nos chères et tendres
compagnes ont paraît-il fait la connaissance d’une catalane
qui les a invité dans un bar, que tient son mari…Donc
on les suit, et là on arrive dans un bar de nuit immense,
aux couleurs du Barça évidemment…La nana en
question est derrière le bar, et effectivement l’accueil
est chaleureux, avec d’entrée de jeu la bouteille de
vodka offerte par la maison…Du coup les relations sont très
vite super amicales, et on apprend que le bar est à son mari,
qui a pas mal de thunes, vu qu’il est trésorier-adjoint
du FC Barcelone. Décidément, ici, on peut pas vivre
sans l’ombre du Barça ! ! !
Le lendemain, j’ai la tête comme une machine à
laver…Ils nous ont gâté, les proprios du bar
! D’ailleurs je me rappelle plus très bien ce qui s’est
passé. Il est déjà midi, donc je me lève
au prix d’un effort surhumain…Tout le monde est déjà
au petit déj’, et quand ils me voient arriver ils font
tous une drôle de tête. Ma femme retient un éclat
de rire, et sans dire un mot elle me tend un journal. C’est
le quotidien Barcelonais « el mundo deportivo ». Et
là, en première page : « FRANCESCO AU BARÇA
? ? ? » En dessous, une photo de Laporta et moi nous serrant
la main devant une salle de réunion du Nou Camp, avec une
légende : « Nouvelle étape dans la crise Laporta-Rijkaard
: Francesco, l’entraîneur français d’origine
catalane, était hier à Barcelone. Après avoir
longuement discuté avec Laporta, il s’est rendu au
bar du trésorier-adjoint, vraisemblablement pour discuter
salaire…Francesco remplacera-t-il Rijkaard avant le lancement
de la saison ? »
- Mais…Je suis même pas d’origine catalane ! !
! Je suis pas du tout espagnol, c’est juste mon surnom !
- Mais mon chéri, moi, j’adorerais vivre ici ! ! !
C’était ma femme, qui est morte de rire.
- T’inquiète, Francesco, tu sais, la presse, ici…
Je suis à peine remis quand je reçoit un coup de
fil au standard de l’hôtel : Laporta !
- Vous avez vu toute cette histoire, Francesco ! C’est fou,
non ?
- C’est clair, c’est quoi ce cirque ?
- Bah, allez, c’est un peu ma faute, hier, ils m’ont
posé la question et je n’ai pas pris le temps de démentir…Pour
me faire pardonner, je vous invite dans le meilleur resto de Barcelone
ce soir, OK ?
Rendez-vous est pris, et nous voilà à table avec
le président du Barça.
- Vous savez, Francesco, si les media se sont emparés de
cette affaire, c’est à cause de Frank Rijkaard…Nous
allons vraisemblablement nous en séparer, car personne ne
s’entend avec lui.
- Ouais, mais moi, j’ai rien à voir là-dedans
!
- Je sais, mais c’est la presse, vous savez, ils se ruent
sur le moindre petit bout de non-information…regardez, dans
le coin, là-bas, c’est un photographe. Vous pouvez
être sûr d’avoir votre photo demain avec la mention
« futur entraîneur du Barça » !
- Remarquez, c’est plutôt flatteur…
- Je ne suis pas sûr, vu la réputation que nous traînons
en ce moment !
- Hé, M. Laporta…le Barça, ça reste quand
même un rêve pour beaucoup de coaches !
- Un rêve…Vous en rêvez, vous ?
- Ben…Heu…Moi, en ce moment, je suis un peu loin de
tout ça, mais, oui, c’est quand même un sacré
challenge pour un coach, une telle équipe…Et puis,
Barcelone est une si belle ville !
- La pression ne vous ferait pas peur ? Les entraîneurs sont
vite usés par toute cette agitation autour du club…
- Enfin, de toutes façons, ce n’est pas de moi dont
il s’agit…
- N’en soyez pas si sûr. Nous en avons discuté
avec le comité directeur. Vous avez peu d’expérience
dans les grands clubs, bien sûr, et vous n’êtes
pas espagnol. Par contre, vous avez montré de la cohérence,
vous avez atteint les buts que vous vous étiez fixé
presque à chaque fois. Et puis, qui sait, là où
tous les entraîneurs réputés ont craqué,
peut-être que vous, jeune, enthousiaste, saurez vaincre la
pression ! Regardez, voici le salaire de Frank Rijkaard, je pense
que le comité me laissera aller jusqu’à la moitié
pour vous.
Il prend un papier et écrit un chiffre, avec bien sûr
5 zéros derrière. Je me dis que la moitié de
ça, ça fait vite un pactole !
J’ai 3 jours pour réfléchir. Il vire Rijkaard
le lendemain…
20 juillet, 6h du matin, siège du Barça : aujourd’hui,
Laporta me présente comme le nouvel entraîneur. Ma
señorita est ravie, elle adore Barcelone, et puis le club
nous a trouvé une maison magnifique, à deux pas de
Montjuic. Moi, j’ai recollé très vite à
la réalité du métier : j’ai potassé,
vu des tonnes de cassettes, activé mes réseaux, et
même commencé à prospecter. Je veux prendre
de l’avance. Je n’ai pas une grosse marge de manœuvre,
car certains membres du comité sont encore un peu sceptique,
et surtout les socios ont du mal à comprendre comment un
type qui n’a jamais rien gagné au niveau européen
ni comme joueur ni comme entraîneur va mener le club au triomphe.
Un seul point positif, la presse s’échine toujours
à m’attribuer des origines catalanes, ce qui atténue
un peu la furie des supporters.
La conférence de presse se passe assez bien, finalement,
si ce n’est les quelques jets de tomates, mais rien de grave.
Vient alors le premier dîner de travail, où je m’entretiens
avec les membres de mon staff technique et le trésorier,
qui m’annonce un budget transferts de 50 millions d’euros,
ce qui est très bien. Le staff est bon, pas besoin d’y
toucher.
L’après-midi, entraînement, là encore
consacré à des entretiens individuels. Tous les joueurs
susceptibles d’évoluer en équipe première
y ont droit. Le lendemain matin, je dirige véritablement
mon premier entraînement, et l’après-midi, match
en opposition avec les moins de 19. Tout ça me permet une
première approche du groupe, et quelques premiers constats
:
1- Il me manque indéniablement un vrai gardien capable d’être
le titulaire incontestable : Victor Valdès est juste, Enke
aussi. Or, Rustu, le titulaire habituel, vient de faire l’objet
d’une offre de Chelsea qui correspond à sa clause de
départ. Donc il devrait nous quitter sous peu. Ça
m’arrangerait presque, vu le prix pour lequel il part…Le
vieux Bonano, lui, ne rentre plus dans mes plans et part au Chievo
Vérone, car s’il n’a pas le niveau pour le barça,
il fait largement l’affaire des petits ou moyens clubs.
1- Conformément à ce que je pensais, l’équipe
est très équilibrée, et les différents
secteurs de jeu sont bien fournis.
1- Derrière, Puyol et Gabri sont indiscutables, et dans le
4-1-3-2 que j’ai l’intention de former, ils seront au
centre et à droite de la défense. Pour le reste, Cocu
me paraît un peu limite mais nous verrons ce que ça
donne en amical. Reiziger me semble juste aussi. En défense
centrale, Andersson et Marquez me paraissent les mieux armés
pour épauler Puyol, mais il faudra voir. A gauche, Fernando
Navarro étant absent pour 4 mois, le titulaire pourrait bien
être Van Bronckhorst, prêté par Arsenal (prêt
obtenu par Rijkaard). Il me semble que le renfort d’un bon
défenseur central ne serait pas du luxe. Pour le reste on
touche à rien pour le moment.
1- En milieu défensif, j’ai le choix entre deux très
bons jeunes, Xavi et Gerard. Xavi a ma préférence
car il s’impose déjà comme un patron, mais Gerard
sera une doublure de luxe ! En plus, Van Bronckhorst peut éventuellement
tenir ce poste, voire Marquez. Donc aucun souci de ce côté-là,
je connais beaucoup de clubs qui aimeraient avoir un seul des 4.
Sans compter que Rochemback, le jeune prodige brésilien,
finira bien par revenir de Lisbonne (dans 2 saisons ! ! !)…
1- Pour les milieux offensifs, ils sont nombreux mais semblent inégaux.
Luis Enrique est la star, Ronaldinho aura sa place aussi, même
si je ne sais pas encore si je vais plutôt le faire jouer
au milieu ou carrément en attaque. Luis Garcia est encore
un peu jeune, tout comme Ricardo Quaresma, et Tiago Motta. A eux
de me montrer des choses en amical. Malheureusement, Juan Roman
Riquelme est déjà prêté pour 2 ans à
Villareal quand j’arrive, alors que c’est le seul vrai
MOC. Tant pis…Finalement, ce secteur manque d’un vrai
bon MOC, une star, un joueur capable d’organiser, et un peu
moins porté vers le but ou les ailes que tous mes joueurs.
Mais des joueurs comme ça, il n’en existe pas 25…En
fait il me faudrait presque 2 MOC pour être sûr : un
grand et une doublure. A moins que les joueurs que je possède
ici se montrent des Zizous en puissance !
1- En attaque, la paire Kluivert-Saviola devrait le faire. En-dehors
de ces deux-là, bof…Dani n’a pas l’air
d’être une doublure assez forte. Pour l’instant
ça ira, car on ne joue que l’UEFA cette saison. Ronaldinho
viendra certainement prêter main forte à l’un
des 2 buteurs quand l’autre sera out.
Voilà, au final, une belle petite équipe…Mais
bon, les supporters comme le comité veulent au minimum la
Ligue des Champions, et pour beaucoup de socios l’absence
des 2 premières places serait une clause de limogeage. Or,
la Liga est quand même un championnat de haut vol. Autre problème
: j’ai déjà 5 non-communautaires dans mon effectif,
qui normalement doit se limiter à 4. En plus, 2 sont en prêt
(Riquelme et Rochemback) et je ne peux pas vraiment les vendre car
ce sont 2 espoirs. Quant aux autres, je ne vois guère que
Marquez qui pourrait nous quitter, car évidemment Saviola
et Ronaldinho, les 2 derniers, sont intransférables.
Petit à petit, je prend mes repères avec l’équipe,
et le staff est finalement assez facile à gérer et
surtout très compétent. Je commence par imposer aux
joueurs un lourd travail foncier d’avant-saison, ce qui me
permet de voir qui est en forme. Certains ont du mal à supporter
cette charge de travail, surtout les fêtards qui profitent
bien des nuits espagnoles mais qui sont à l’arrache
à l’entraînement. On fait nos valises début
août pour une petite tournée en Grèce, qui me
plaît assez moyennement mais avait été décidée
juste avant que j’arrive. On va jouer 4 matchs amicaux contre
Iraklis, Panionios, AEK et Panathinaïkos. Si la tournée
ne me plaît guère, les matchs sont en revanche assez
bien choisis, car nous pourrons nous jauger sur les 2 derniers surtout,
par 40°, dans des stades où l’ambiance sera chaude
de toutes façons…Par contre j’aurais quand même
préféré jouer le Panionios en premier, pour
se mettre en jambes…
Bref, nous voilà partis, et les joueurs ne sont pas fâchés
d’en finir avec la préparation physique. Voici nos
matchs grecs :
Iraklis – Barcelone 0-0
Ben oui, on a eu du mal, on n’a pas beaucoup cadré
mais c’est normal. En défense, c’est pas top,
il a fallu un bon Valdès pour nous éviter la défaite.
Mais ce n’est qu’un début…
Panionios – Barcelone 0-0
Pareil, on cadre une frappe sur 10. Toujours les mêmes problèmes
en défense centrale…J’attends quand même
un peu mieux !
AEK – Barcelone 3-3
Enfin on marque, buts de Kluivert, Saviola, Ronaldinho, les 3 joueurs
les plus offensifs. Par contre, les attaquants de l’AEK, qui
sont d’une autre trempe que ceux d’Iraklis ou de Panionios,
ont littéralement transpercé notre défense.
Un peu inquiétant…
Panathinaïkos – Barcelone 4-2
On marque encore, mais encore une fois la défense n’est
pas au niveau. Puyol ne me sort que des matchs pourris, Andersson
est trop lent, Reiziger pas au niveau, et Marquez fait deux ou trois
erreurs qui coûtent cher. La décision est prise : un
nouveau défenseur s’impose !
De retour à Barcelone, le marché des transferts s’agite.
Plusieurs espoirs sont prêtés, comme Babangida, Manga,
Enke le gardien. De mon côté, j’organise mes
recherches. Le plus important : un défenseur. Là,
le choix est vite fait, je veux Mexès, qui a une clause pas
trop élevée. Je me déplace donc à Auxerre.
Guy Roux me tanne avec des discours sur la valeur de ce joueur dans
l’effectif, sur la perte pour Auxerre, et comme je suis français
je devrais savoir, etc, etc…Bon, finalement je paie cash,
ce qui fait bien plaisir à Guy, et Mexès est à
Barcelone pour 4 ans, et plus si affinités. De toutes façons,
vu sa clause de départ (obligatoire pour les clubs espagnols)
de 50M €, je suis assez tranquille.
J’accueille Philippe quelques jours après, et je le
présente à la presse, qui n’est pas franchement
très enthousiaste, malgré la valeur reconnue de Mexès
qui est quand même international français ! J’ai
fait le forcing pour que le club lui trouve une maison tout de suite,
car c’est plus facile d’avoir un chez soi quand on arrive
dans un tel club, que de dormir à l’hôtel pendant
un mois.
Je sens que l’effectif va prendre une coloration française
sous peu, car mon deuxième transfert concerne les gardiens.
Et qui dit grand-gardien-pas-cher-et-disposé-à-changer-de-club-le-plus-vite-possible
dit : Fabien Barthez ! ! !
Tout le monde le sait, Fabien veut se barrer de Manchester où
Ferguson ne veut plus le faire jouer. Il vaut 8M €, ce qui
reste cher, mais comme Rustu est parti pour 14M, j’ai de la
marge. Je propose donc 8M, et Manchester…refuse ! ! ! D’ailleurs,
Fabulous Fab est vert de ne pas pouvoir changer de club ! Bon, je
veux bien faire un petit effort…Je propose 10M, mais Manchester
veut 11…Disons 10,5, et on n’en parle plus…OK,
c’est réglé…
Quelques jours plus tard, effervescence à l’aéroport
de Barcelone : Fabien Barthez arrive en Catalogne ! Je vais bien
sûr l’accueillir moi-même. Beaucoup de média
sont présents, mais surtout français. Les supporters,
quant à eux, restent un peu dubitatifs, mais sont tout de
même un peu rassurés de voir Fabien arriver, car il
reste un joueur de classe mondiale.
La préparation continue pendant ce temps, et nous avons
encore deux matchs amicaux, contre Saragosse et le Sporting Lisbonne,
pour définitivement nous mettre en jambe avant l’ouverture
de la Liga, à Séville contre le FC Séville,
le 31 août. La période des transferts bat son plein
en Europe. Le Real Madrid embauche le jeune Freddy Adu, au nez et
à la barbe de pas mal de clubs. Par contre, il vend Solari
à Valladolid. Le transfert phare arrive dans la foulée
car Roberto Carlos part à Manchester ! Les Mancuniens ont
dû débourser 30M € pour ça. Le même
jour, Figo se blesse pour 8 mois. Il y a comme une crise au Real,
on dirait…Mais ça continue : César est lui aussi
transféré, à Villareal, et donc Casillas est
tout seul. Evidemment, les galactiques commencent à se plaindre,
et Zidane est le premier à réclamer des renforts car
l’effectif commence sérieusement à être
limité aux 11 titulaires…Dès lors, j’ai
comme une petite idée : apparemment, les dirigeants du Real
ne rechignent pas à vendre leurs stars ; presque tous les
piliers de l’équipe sont mécontents ; Barcelone
a beaucoup d’argent ; il y a deux stars pour un poste à
Madrid : Zidane et Beckham. Et si je tentais le coup ? Zizou est
en quelque sorte le seul galactique abordable : Figo est blessé
et de toutes façons j’en veux pas, Ronaldo est très
cher (40M € mais sa clause libératoire est de 260M),
Beckham vient d’arriver, et Raul est intransférable,
et surtout pas au Barça ! ! ! Voyons…Zizou est annoncé
à 21M. Il a quand même largement dépassé
la trentaine…J’essaie donc 23M. Madrid en veut 30 !
! ! C’est pas tant que ça…Je retente, à
24M…Refus…25…refus…26…Ils acceptent
! ! ! Incroyable ! ! ! 26M + une clause qui me fait verser 7,5M
à Madrid si Zizou marque 50 buts, mais je prends quand même
peu de risque, car ce n’est quand même pas un buteur.
Evidemment, il réclame un salaire de roi, mais je lui offre,
il le mérite. Et là, c’est la spirale médiatique,
car toute l’Europe du foot est surprise par ce transfert,
qui fait la une de tous les journaux espagnols. Je suis sous les
feux de l’actualité, et subitement les supporters commencent
à mieux me considérer. J’étais le petit
français sans expérience, je deviens « celui
qui a recruté Zidane ». Toutes les télés
espagnoles veulent me voir, et c’est un peu mon état
de grâce, car toute la presse catalane m’encense. A
Madrid, par contre, l’ambiance n’est pas la même
: comme les médias de la capitale sont sans doute un peu
moins « chauds » (pour ne pas dire c***) que ceux de
Barcelone, ils ne font pas de gros titres avec des mots du genre
« traître » ou « Zidane passe à l’ennemi
». Par contre, les joueurs comme Ronaldo, Figo ou Beckham
sont carrément verts.
C’est l’heure ! ! ! Zizou descend de son avion dans
3 minutes, et je suis là pour l’accueillir. L’aéroport
a été pris d’assaut, et il faut l’armée
pour empêcher une invasion du hall d’arrivée.
Le voilà, assez tendu car il n’aime pas trop l’exposition
médiatique. On discute 15 secondes, de toutes façons
on s’entend pas parler, on parlera plus dans la voiture qui
nous emmène au siège du Barça pour la présentation
de son maillot. C’est la folie à Barcelone ! ! ! Nous
décidons de faire un petit point presse improvisé
dans le hall, sinon on en a pour 2 heures à le traverser.
Zinedine déclare qu’il est content d’arriver
ici, dans une si belle ville, avec la ferme intention d’emmener
le club au sommet…etc, etc…ça a le mérite
de les calmer un peu, histoire de nous laisser arriver jusqu’à
la voiture. Le trajet est assez long, parce que les journalistes
et d’autres personnes, supporters, jeunes…sont au bord
des routes…C’est incroyable ! ! ! Je mesure vraiment,
pour la première fois, la popularité du club, et l’importance
que tous les événements le concernant prennent très
vite.
Cette heure de trajet est mise à profit pour discuter un
peu avec Zizou. Pour lui, c’est un nouveau challenge, un défi
de plus dans une carrière déjà extraordinaire.
Mais pour moi, c’est tout ou rien : c’est un peu mon
assurance-vie football, Zizou, le jeu du barça va s’appuyer
sur lui, et si j’ai fait un mauvais choix, le public ne me
le pardonnera pas alors qu’à lui, si…Il sera
un peu mon relais sur le terrain, car il est respecté, parle
espagnol, et a l’expérience qu’il faut dans une
équipe finalement très jeune, ce qui d’ailleurs
a l’air de lui plaire.
Arrivée au siège blaugrana, difficile à cause
des 125 millions de supporters (minimum !) massés devant,
dans la rue, sur les toits…Caméras et appareils photos
tournent à plein régime quand nous arrivons. Montée
sur l’estrade. Laporta prononce un petit discours, ponctué
par l’annonce officielle : « Zinedine Zidane a donc
signé un contrat de 3 ans avec le F.C. Barcelone ».
C’est à moi de jouer, je sors un maillot flambant neuf
de sous la table, et fait aussi mon mini-discours, qui s’achève
par le déploiement du maillot en question, que nous tenons
à deux avec Zizou. Nous le retournons pour faire apparaître
le mot « ZIDANE », en-dessous duquel s’affiche
son nouveau numéro, le 7. Moi, j’aurais préféré
le 10, mais il est déjà pris par Ronaldinho, et Zizou
ne veut pas faire d’histoire avec ça. Ensuite, il signe
son maillot, et l’offre à un petit garçon, pour
une œuvre caritative. Le gamin est carrément en train
de défaillir, et toute la salle est jalouse ! Arrive la conférence
de presse officielle de Zizou, qui dure une petite demi-heure…Rien
de très original, mais largement assez pour remplir les journaux
de demain ! Au point de vue des objectifs, il a les mêmes
que moi : tout jouer à fond et tout gagner : la Liga, bien
sûr, mais aussi l’UEFA cette année, la coupe
du Roi, et la Ligue des Champions dès que possible. De toutes
façons, ce serait un échec de finir une saison sans
titre européen ni une des 2 premières places de la
Liga…
Pendant ce temps, mes scouts parcourent le monde à la recherche
de jeunes, surtout, car les talents confirmés, je les connais
déjà pour la plupart. Parmi eux, le jeune Kim Källström,
qui est courtisé par de nombreux clubs. Pour moi, Källström
est le type même du joueur qu’il vaut mieux avoir avec
soi maintenant pour ne pas risquer de l’avoir contre soi dans
3 ans…Donc je décide d’en faire la doublure officielle
de Zizou, auprès duquel il apprendra beaucoup, pour être
un des tout grands meneurs de jeu des prochaines saisons. La nouvelle
fait beaucoup moins de bruit que la venue de Zidane, mais c’est
pas grave, de toutes façons le n°7 s’est tellement
vendu dans Barcelone et toute la Catalogne que les gens auraient
du mal à s’offrir un nouveau maillot de star…
Nous allons donc pouvoir tester tout ça pour nos 2 derniers
matchs amicaux :
Real Saragosse – Barcelone 1-3
Ça va déjà beaucoup mieux, notamment en défense,
même si ça reste fragile pour la charnière centrale.
Devant ça commence à venir, Zizou offre ses 2 premières
passes décisives.
Sporting – Barcelone 1-4
Un peu la copie conforme du match précédent. Je suis
assez confiant pour la suite…
Un de mes scouts attirent mon attention sur un fait assez intéressant
: Alexander Farnerud a refusé de resigner à Landskrona,
et donc contrat se termine en janvier…OK, je saute sur l’occase,
pour les mêmes raisons que Källström. Alexander
nous rejoindra donc cet hiver (en réserve au début).
Et voilà le début de saison, la vérité
du terrain va parler. Mon groupe est pas mal, je trouve, taillé
pour aller loin en tout cas (entre parenthèses, joueurs de
réserve ou susceptibles de renforcer l’équipe
en cas de blessure ou autre) :
GB : Barthez, Victor Valdez (Rua)
DC : Puyol, Mexès, Reiziger, Marquez, Andersson
DD : Gabri, Puyol, Reiziger
DG : Fernando Navarro (blessé 4 mois), Van Bronckhorst
MDC : Xavi, Gerard, Van Bronckhorst, Marquez
MG : Motta, Luis Enrique, Ronaldinho (Luis Garcia)
MC : Zidane, Källstrom, Gerard, Luis Enrique, Ronaldinho
MD : Quaresma, Ronaldinho, Luis Enrique
AC : Saviola, Kluivert, Ronaldinho, Luis Enrique (Dani)
D’après les matchs amicaux, et en tenant compte des
perfs et des blessures, je décide de jouer avec à
peu près cette équipe :
GB : Barthez
DG : Van Bronckhorst
DC : Mexès, Puyol
DD : Gabri
MDC : Xavi
MG : Ronaldinho
MC : Zidane
MD : Luis Enrique
AC : Saviola, Kluivert
Remplaçants : Victor Valdes, Andersson, Marquez ou Reiziger
ou Cocu, Gerard, Quaresma ou Motta, Kallstrom, Luis Garcia ou Dani.
L’équipe va jouer en passes mixtes, avec un pressing
dans notre camp, une mentalité normale à domicile
et défensive contre les grosses équipes à l’extérieur,
défense en zone, les latéraux ne monteront que quand
l’équipe court après le score. Les milieux D
et G montent dans leurs couloirs respectifs, jusqu’aux AC,
pour centrer souvent. Le MC peut monter jusqu’en position
de MOC et distribuer les caviars à mes deux attaquants.
Nous sommes donc prêts à aller en Andalousie, et enfin
ouvrir les hostilités…
FC Séville – FCB (c’est plus court que Barcelone…
;-)
Nous sommes tous prêts, mes joueurs sont affûtés
à mon avis, mais j’ai juste une petite appréhension
pour la défense. Effectivement, les Sévillans dominent
le début de match et se créent les meilleures occasions,
sans toutefois être très dangereux. La mi-temps approche,
et sur un ballon récupéré par Xavi, Ronaldinho
perce et va trouver Kluivert au point de penalty, qui ne rate pas
l’occasion : ouverture du score ! Me voilà un peu rassuré,
car je sais que mon équipe, majoritairement composée
de joueurs très rapides ou grands passeurs, sera à
l’aise en contre. La 2ème MT commence par une forte
pression de Séville, mais encore sur un contre, c’est
Saviola qui se retrouve seul face au gardien et ne rate pas lui
non plus cette opportunité : 2-0 ! Séville continue
à attaquer, et j’en profite pour sortir Saviola, fatigué,
et faire monter Luis Enrique en attaque. Quaresma, à peine
rentré, déborde toute la défense côté
droit et centre au millimètre pour la reprise de Luis Enrique
: 3-0 ! ! ! Le match de rêve…tout ce que nous tentons
rentre, et eux ne trouvent pas la faille. En fin de match, nous
bénéficions d’un corner, et Andersson rentré
en cours de jeu place sa tête au premier poteau pour le 4-0,
ou plutôt le 0-4. Fin du match ! ! ! Le moins qu’on
puisse dire, c’est qu’on n’a pas raté nos
débuts en Liga cette année !
Score final : 0-4
Cette belle performance nous propulse directement en tête
de la Liga…Je pourrai au moins dire ça ! Laporta est
très heureux, en tout cas. Les stars ont été
au rendez-vous, car Kluivert a fini HDM, talonné par Zidane,
Xavi, Saviola, et Quaresma qui a réussi une bonne rentrée…A
suivre !
Mais c’est pas fini, ça ne fait que commencer, même,
car nous recevons l’Athletico Madrid 4 jours plus tard, pour
un des grands classiques du championnat, et l’éternelle
rivalité entre les deux villes fait monter la tension…
FCB – Athletico Madrid (« el mini-classico ! ! ! »)
98 000 supporters, une ambiance de feu, tout le stade peint en blaugrana…Ce
que je ressens en entrant dans le stade est indescriptible. C’est
incroyable ! ! ! Comment ne pas avoir envie de se sortir les tripes
avec un public pareil ? Je demande donc aux joueurs du spectacle,
qu’ils tentent, et ça rentrera… Vu le potentiel
offensif de cette équipe, je pense que les filets vont avoir
mal au Nou Camp ! ! ! Pronostic jusitfié, car dès
la 3ème minute, sur la première vraie occasion, Zidane
part en dribble, tel l’extra-terrestre qu’il est, et
décoche une frappe aux 16 mètres…le gardien
se détend et fait une parade exceptionnelle, mais Kluivert
traînait par là…1-0 ! Le stade explose de joie…Quels
débuts ! ! ! Et on ne s’arrête pas là,
on pousse encore. Mais le gardien adverse est fort et nous manquons
un peu de chance. Début de deuxième : je sors Saviola
fatigué, et Luis Enrique. Ronaldinho passe en attaque, Motta
entre sur l’aile gauche et Quaresma à droite. Quelques
minutes plus tard, Quaresma déborde à une vitesse
supersonique, et centre, un centre tendu que Kluivert reprend de
la tête au premier poteau…2-0 ! Quaresma commence à
bien me plaire, tout comme son homologue Motta qui en fin de match
part sur son aile lui aussi, entre dans la surface et centre en
retrait pour Ronaldinho qui au point de penalty ne laisse aucune
chance au malheureux portier madrilène…Et de 3 ! !
!
C’est la fête à Barcelone ! 7 buts en 2 matchs
et deux victoires écrasantes, voilà qui m’assure
un peu de répit face aux supporters. Le lendemain, le titre
du « Mundo Deportivo » est flatteur : « l’effet
Francesco ? ». Maintenant, j’ai au moins 10 jours tranquilles
pour cause de matchs internationaux (et des internationaux j’en
ai un paquet !), avant de rentrer dans le vif du sujet : déplacement
à la Real Sociedad tout d’abord, puis accueil du Celta
Vigo, voyage à Malaga…Sans compter l’UEFA qui
commence bientôt, avec un premier tour face à une équipe
slovaque, je crois, le NK Gorica, que nous devrions éliminer…Enfin,
j’espère ! ! !
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